La gestion de l'énergie à bord

Boisbarbu, comme tout bateau moderne, s'est doté de multiples équipements électriques et électroniques, pour entreprendre son long voyage. A terre, tous ces équipements paraissent indispensables et il est vrai qu'ils facilitent bien la vie de l'équipage et de son skipper. Seulement voilà : en mer, l'énergie électrique est une denrée rare et il faut choisir de manière drastique les équipements utilisés.

Boisbarbu stocke son électricité dans 3 batteries (2 x 90 Ah et 1 x 160 Ah). Une éolienne et trois panneaux solaires rechargent les batteries, pas toujours suffisamment. Il faut alors gérer l'énergie avec parcimonie. Et c'est exactement ce qui s'est passé lors de nos traversées Gibrlatar-Canaries-Cap Vert-Antilles.
- L'éolienne, sous l'action de la forte houle, faisait la girouette dans toutes les directions, sans se stabiliser pour profiter du vent. De plus, étant aux allures portantes, le vent relatif reçu par l'éolienne était faible, en dépit d'un vent absolu fort.
- Les panneux solaires chargent le jour, evec un bon rendement entre 10h et 15h.
Mais nous consommons 24h/24.

Notre plan de restriction énergétique a donc rapidement supprimé les éclairages intérieurs au profit de la lampe à pétrole et des frontales, ainsi que les feux de navigation : le barreur se devait d'avoir les yeux grands ouverts pour éviter un éventuel abordage. Le frigo a été arrêté (quelle puanteur avec la chaleur !). Le GPS n'est allumé que deux fois par jour, pendant 1/4 d'heure, juste le temps de faire le point. La BLU, 1/4 d'heure le matin pour la météo. Le loch, l'anémomètre et le pilote automatique sont toujours allumés.

Les équipiers sont souvent frustrés de ce manque de confort, en particulier par l'absence de frigo, d'éclairage intérieur, de lecteur CD, de VHF, de désalinisateur, de radar... Mais ces mesures furent rapidement comprises, en particulier quand un "laisser-aller" de consommation aboutissait à l'impossibilité d'utiliser le pilote automatique et entrâinait de longues heures de barre.

Pour les accrocs de la technique, je publierai le bilan énergétique de Boisbarbu. Mais pour résumer, les plus gros consommateurs d'énergie à bord sont :
- le déssalinisateur,
- le frigo,
- le radar,
- les feux de navigation,
- le pilote automatique,
- l'auto radio,
- l'éclairage intérieur.

Ces économies d'énergie font partie de la vie à bord et de l'ambiance. Elles nous rappellent que des gestes quotidiens et devenus tellement naturels sur terre (allumer la lumière, regarder la tv, brancher une perceuse) consomment énormément d'énergie et que cette énergie doit bien être produite d'une manière ou d'une autre, à un certain prix.

Gérard