retour de Cherbourg à la Bretagne

 

Guernesey

En contact par AIS et SMS avec la famille Sjobohm qui remonte chez eux de l'Odet vers la Suède avec leur Pogo 1250 tout neuf, nous tenons absolument à les voir et à visiter leur nouveau joujou. Il ne faut pas les rater, car ils remontent vite en de longues étapes. Guernesey sera notre lieu de rencontre. Il nous faut donc y aller en dépit du manque de vent ce jour-là alors qu'Alain et Magalie ont pu hier profiter d'un vent portant de nord-est sur leur Contango, Feeling 1090 sistership de Boisbarbu. Ce sera donc au moteur, au grand dam du capitaine, que nous rallions le port St Peter à Guernsey. Le port est bondé, par la course du tour des ports de la Manche. Nous parvenons à réserver une place à côté de Boisbarbu pour Salt, le Pogo de nos amis.

C'est une grande joie de les voir arriver dans l'avant-port, puis de tourner leurs amarres aux taquets du ponton. Per et Marianne sont très fiers de Salt, leur nouvelle acquisition. Nous partageons un bon diner à bord, soigneusement préparé par Victoria leur fille, alors que Martin, le fils, nous raconte en détails les péripéties du voyage.

Ce matin tôt, Salt et Boisbarbu larguent les amarres ensemble, l'un pour le nord: la Manche et la mer du nord puis la Baltique, alors que nous descendrons vers le sud Bretagne, jusque sur la Vilaine.

Carteret

Pas facile d'arriver à Carteret pour la première fois. La vue de la carte marine peut inquiéter. Attendons la pleine mer. On comprend mieux en regardant ces images satellite, à basse puis pleine mer.

Attendre que l'étroit chenal se remplisse, pour passer la porte d'entrée du bassin de plaisance.

A peine arrivé sur le ponton, j'aide un autre Feeling 1090 à s'amarrer. Le courant passe tout de suite et Michèle nous invite le soir à l'apéro. Gilles et Michèle sont vraiment très sympa et nous lions rapidement sympathie. J'avais aperçu son voilier à Honfleur. Beaux échanges. Je crois qu'on se reverra.

Jersey

J'avoue que la foule de St Hélier, l'entassement des bateaux dans le bassin intérieur, le bruit de la ville, ne me plaisent guère et m'encouragent qu'à rallier des havres plus paisibles.
Très belle rencontre pourtant sur le ponton, avec Gérard Le Gal, de St Malo, qui connait bien les aventures de Boisbarbu. Nous visitons son 1090 bien soigné, Saluki .

Paimpol

Les côtes bretonnes sont en vue. Déjà depuis les anglo-normandes, les voiliers réapparaissent. C'est plus gai qu'en Normandie ou on pouvait naviguer toute une journée sans apercevoir une voile.

Partis à 8h de St Hélier, de conserve avec Contango, nous contrôlons notre allure pour arriver à Paimpol à la pleine mer, juste pour l'ouverture de l'écluse. Une brise fraiche nous pousse dans l'écluse, assez mouvementée jusqu'à la fermeture de la porte derrière notre étrave. Juste le temps pour que l'éolienne explose 2 pales contre le haut mur de l'écluse. Flap ! Flop ! Plouf ! Elles sont au fond de l'eau. Grrrr...

Les 2 bassins du port de Paimpol sont dans leur écrin au plein centre de la ville, entourés de vieilles maisons de granit. En ce dimanche de 14 juillet, l'animation est formidable: musiques, chants, danses bretonnes, saltimbanques, défilés, concerts, ... Les terrasses des bars et restaurants sont bondés, la joie et les rires embellissent les visages.

A 23h, super feu d'artifice ! Nous savourons le spectacle du cockpit de Boisbarbu.
Paimpol nous plait beaucoup. Ses ruelles, ses maisons, ses expos de peintures et de photos, l'animation du port, son shipchandler énormément achalandé, la mémoire de Pierre Loti et des islandais (le nom donné aux paimpolais qui partait pêcher la morue au large de l'Islande) .
Je fais la rencontre de Serge, électronicien et informaticien de génie, qui exerce largement ses talents sur son Feeling 39.

Perros Guirec

Comme souvent en Bretagne nord, l'approche du port ne peut se faire qu'à pleine mer, plus ou moins 1 ou 2 heures. C'est amarré à une bouée, à un mille de l'entrée que nous attendons 18h. L'estran s'est alors recouvert de plusieurs mètres d'eau salée: tout ce qu'il faut pour accéder au port. La porte d'entrée est très étroite (5m) et en proie à des courants traversiers. Bien viser, compenser la dérive, et nous voici à l'intérieur du bassin, prêts à l'amarrage. 4 rencontres de Feeling sur les pontons !

La visite de la ville, comme lors de notre première visite, ne nous transporte pas. Loin du charme de Paimpol ou de Roscoff. La célébrité de cette station balnéaire est sans doute due à 2 jolies plages, et au sentier des douaniers vers Ploumanach. Bref, nous ne reviendrons pas spécialement ici.

Roscoff

Nous sommes ici en terrain connu, et d'autant plus depuis que le nouveau port de plaisance est installé. Je me souviens du temps ou on mouillait devant la ville mais assez loin, au risque de passer à l'eau pendant nos transferts en annexe. Le supermarché de Roscoff étant un peu misérable, nous louons "comme d'habitude" (eh oui, à chaque port connu, nous retrouvons nos habitudes, nos connaissances, et nous sentons comme chez nous, c'est la vie nomade des marins) des vélos pour faire nos courses à Saint Pol de Léon, au centre Leclercq.

Rencontre avec Jean Chatel et son Feeling 346 au portique jaune, puis soirée avec Michel et Eliane, de "Sarasvati".

A la sortie de Roscoff, en tournant l'ile de Batz, la mer désordonnée nous ballote de ses vagues inconfortables. Blurp ! Désagréable autant qu'inattendu. A 10 milles au large, l'AIS me signale un voilier polonais du nom de "Mokotow" en route de collision. Il est très visible dans notre quart avant bâbord et s'approche résolument pendant un bon quart d'heure. Personne n'est visible sur le pont pour la veille. Je me déroute et passe 4 mètres derrière lui. Le gars à côté de sa barre se réveille en sursaut. Il dormait !

Aber Wrac'h

Au ponton, Thierry et Murielle sont là pour nous prendre l'amarre. Super retrouvailles après ces mois de mer. Nous partons faire une belle promenade vers les dunes Ste Marguerite.

Puis soirée voileux à Kerlouan, chez Hervé et Isabelle Papin.

Aber Ildut

Dans le chenal du Four, nous croisons Alain Roura sur son Imoca "La Fabrique". Il file 12 noeuds dans ce petit temps !
Belle entrée de l'aber Ildut à basse mer, ou il faut tourner les perches avec précision. Habitué à embosser sur les bouées altères, je suis étonné de la faible fréquentation, en plein mois de juillet. Explication quand on se rend à terre en annexe: un nouveau ponton, relié à la terre, a été installé et tous les plaisanciers y sont amarrés. Les années passent, les abers se transforment, se modernisent. Ne vont-ils pas perdre leur âme ?

Camaret

Martine, notre copine du ski rando nordique, nous rejoint. Baptême de voile pour Martine. Et quel baptême ! Le Four, les raz à St Mathieu, Camaret, Tas de Pois, Sein, Raz de Sein, Glénan, ...

Ca va, elle tient le coup, et avale en bonne montagnarde notre grande balade favorite sur les falaises de Camaret au-delà de Pen Hir.

Loctudy

Avant de descendre la baie d'Audierne, je veux offrir à Martine le privilège d'un mouillage à l'ile de Sein et une visite de l'ile. C'est réussi. Nous mouillons entre la vedette de la SNSM et Notre Dame de Roumenguol.

Au ponton de Loctudy, à la tombée du jour, c'est Alain Dugast qui nous accueille.

Glénan

Après un petit déjeuner sur Lifou, le Feeling 29 des Dugast, nous rencontrons 2 autres Feeling du Club, avant d'appareiller pour l'archipel de Glénan, ou Martine découvre le mouillage de la Chambre.

Ste Marine

Martine pose son sac à terre pour rejoindre sa soeur. Boisbarbu est dépeuplé et sent déjà l'écurie.

Lorient-Kernevel

Sur la route de Lorient, dans le chenal de Groix sous spi tangonné, l'Imoca "Sodebo" nous chasse et passe Boisbarbu à 13 noeuds ! Ecoeurant ...

Génois tangonné dans le chenal de la rade de Lorient, empannage, voiles en ciseaux devant le mouillage de Port Louis. C'est ici que Boisbarbu (alors nommé Hydra), nous attendait il y a tout juste 20 ans. Moment d'émotion.
Pour s'abriter du coup de vent annoncé, on amarre sur un catway du ponton visiteur de Kernevel, alors qu'Yves et Arlette, en vacances à Fort Bloqué nous invite pour la soirée, et une balade arrosée le lendemain matin au nord de Port Manec'h.
Toujours bloqué par le coup de vent, nous découvrons le charme la villa Margaret, sur le port de Kernevel. Ambiance, décor, musique, bonnes bières.

La Vilaine et Arzal

D'une seule traite vers la Vilaine: 56 milles au portant, souvent sous spi, terminent cette saison de mer. Impressionnant passage de la Teignouse dans cette baie de Quiberon bondée de voiliers.

Nous jouons avec les routes de collision. C'est autre chose que le désert nautique normand. Ici, des centaines de voiliers ... Profitons du vent d'ouest favorable qui nous pousse sous voiles dans les méandres de la Vilaine. On affale une encablure avant l'écluse d'Arzal, déjà ouverte.

Daniel et Christine Post sont sur le mur de l'écluse et nous prennent l'amarre au ponton d'Arzal ou nous passons une soirée chaleureuse en évoquant nos souvenirs de Galice et élaborons des plans du rassemblement des Feeling 2020...

La Roche Bernard

A Arzal, je rince les voiles et commence à désarmer Boisbarbu avant même de remonter sur la Roche. Ca me fend le coeur de voir Boisbarbu se déshabiller. En le dépouillant de ses voiles, ses tauds, ses drisses et écoutes, ses poulies et autres accastillages, j'ai un peu honte d'exposer sa nudité fatiguée à d'autres voiliers fringants qui commencent leur saison de mer. Mais c'est ainsi chaque année, et je me rassure en me disant que c'est pour mieux le protéger.
Le capitaine du port de la Roche nous attribue par hasard l'emplacement de "Divagation 2", le 1090 de Thierry. Que le monde est petit !
Le lendemain, rendez-vous est pris avec le chantier pour la mise à terre, instant toujours pathétique.

Heureusement, le festival des garennes anime les rues de la Roche Bernard.

Encore 2 jours de rangements, nettoyages et travaux, avant de rentrer sur Grenoble ou la chaleur étouffante du mois d'aout nous attend. Le vécu se transforme sournoisement en images avant de s'éroder en souvenirs.

 

 

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