St Vaast la Hougue
Nous avons de suite aimé ce petit port de pêche, la balade sur l'île de Titahou, la visite de l'épicerie Gosselin, les jardins du restaurant Fuschias, les 2 tours Vauban qui se font face à une dizaine de kilomètres de distance.
L'accès à Titahou se fait à basse mer. L'estran forme alors un isthme entre les cultures d'huitres. Les ouvriers s'activent à retourner les sacs d'huitres avant que la marée remonte et repousse les tracteurs vers le rivage.
Carentan
Pas facile de quitter St Vaast à pleine mer, et de rentrer à Carentan à pleine mer, de la même marée. Nous y sommes pourtant arrivés, de justesse. En partant de St Vaast 2 heures avant la pleine mer et en arrivant à Carentan 2 heures après la pleine mer. Mais l'estuaire protège Carentan par un vaste estran découvrant à plus de 3 m. Sans compter le long chenal à remonter avant d'arriver au polder, puis à l'écluse protégeant le port de Carentan. Un jeune phoque nous sourit au passage.
Je ne crois avoir jamais vu un port de plaisance avec autant de bateaux en si mauvais état. Les locaux mettent la responsabilité sur l'humidité ambiante et l'environnement boisé, qui verdirait les bateaux en quelques semaines.
Musée du D-day, Ste Mère l'Eglise, Utah Beach, nous baignent dans l'histoire incroyable du 6 juin 44.
L'événement est rappelé partout: sur les vitrines des magasins et cafés, sur les drapeaux français et américains des maisons, par la quantité de magasins d'objets militaires, dans le bruit des jeeps qui sont restées ici très à la mode. La région a tout misé sur le tourisme "débarquement". Tout est organisé autour des musées du débarquement, déployant toute leur ingéniosité et leur pédagogie pour continuer à attirer des millions de touristes en quête d'histoire. Il faut dire que cette histoire du 6 juin 44 est unique.
Ouistreham
Longue étape en venant de Carentan. Mais par chance, les horaires des marées tombaient bien pour une longue journée: départ 8h de Carentan, pour une écluse à 20h30 à Ouistreham. Le canal puis chenal de Carentan, qui nous avaient parus interminables avant hier, paraissent aujourd'hui beaucoup plus courts, grâce à un vent arrière qui propulse Boisbarbu sous son génois entièrement déployé.
Interminable parcours le long des côtes mornes de Normandie. Les plages du débarquement défilent lentement au loin et nous motivent à relire l'histoire de juin 44. Chaque plage, chaque village, chaque petite ville, pour la plupart détruites sous les bombes des alliés a son histoire et son lot d'anecdotes. Histoire lointaine et encore si présente dans cette région.
Alors que nous embouquons le chenal de Ouistreham à basse mer, la grande Armada de Rouen démarre sa parade jusqu'à Honfleur avant de se disperser à travers le monde (Brésil, Mexique, Russie, Hollande, ....). Prenant la place de la lanterne rouge de ce défilé, l'Hermione est en fait le clou de l'événement. Une nuit en standby dans le petit port de plaisance d'Ouistreham, juste après la plus petite des 2 grosses écluses.
La visite de la ville nous paraît sans intérêt: mort, moche.
Caen
Tôt le matin, nous embouquons le canal de Caen et ses rives bucoliques ou de nombreux cyclistes et joggers empruntent la voie verte.
A chaque pont, nous attendons l'heure d'ouverture, moteur arrêté, en lente dérive sur le canal. Passer le petit pont tournant de la Fonderie pour arriver au plein centre ville de Caen en bateau, est une belle expérience. Pas plus que les ponts du canal, la porte de Caen ne répond pas à mes appels VHF ni au téléphone, mais s'ouvrent à l'heure dite dans notre guide nautique.
Le Mémorial, retraçant les origines et le déroulement de la seconde guerre mondiale, dans le Pacifique comme en Europe. Vraiment très intéressant et bouleversant. Je n'avais jamais autant perçu la dimension mondiale de cette guerre par l'implication de la plupart des régions de la planète, et sa dimension de guerre "totale", impliquant toutes les populations civiles autant que les soldats. Ecoeurant de cruauté, navrant sur la nature humaine, et très inquiétant sur l'avenir.
Bayeux
C'est par le train que nous partons visiter Bayeux, la très jolie et pittoresque petite ville normande, nous dévoile l'histoire de Guillaume le conquérant au travers de sa tapisserie longue de 70m.
Lisieux
Un autre billet de train, et hop, nous voici à Lisieux, pour un pélerinage de la journée, sur les traces de Thérèse Martin: la basilique, le musée, le Carmel, la résidence des Buissonets.
La maturité, la clairvoyance, "la course de géant" et le destin de cette jeune femme, décédée d'une tuberculose à 24 ans, nous imterpelle et nous émeut.
Honfleur
Partir de Caen le matin, pour être le soir à Honfleur, relève du casse-tête. Respecter les horaires des ponts et écluses du canal de Caen puis profiter du flot pour remonter l'embouchure de la Seine par l'étroit chenal avant de tourner à droite pour emprunter l'écluse de Honfleur. Peu de chance de synchroniser tout ça, et nous nous promettons de ne plus revenir à Caen en bateau, malgré le très bon accueil du personnel du port.
Le ponton d'accueil de Honfleur après l'écluse, sera plus calme que le petit bassin de la Lieutenance, en plein centre de Honfleur, surtout en ces soirées de fête de la musique.
Retrouvailles familiales. Patrick, le frère d'Evelyne, et Laurence nous reçoivent, et nous font visiter la région et ses beaux villages normands.
Quelle chance. Nous célébrons ici le jour de l'été et l'anniversaire décennal d'Evelyne !
Demain, cap au nord.