Portugal et Galice

L'envie de pousser l'aventure plus au sud: jusqu'à Porto, pour une visite de la ville et de la vallée du Douro bien sûr, mais surtout pour continuer la route, toujours un peu plus loin.
Les conditions météo sont bonnes, Evelyne est motivée, tout comme Daniel et Christine du Feeling 416 Jeverland. Il n'y a donc pas à hésiter. De Baiona de Galice, la dernière baie abritée de cette côte espagnole, nous faisons étape à Viana de Castello, très jolie petite ville portugaise ou l'architecture tranche avec les immeubles espagnols.

Beaucoup d'animation en ville qui a pris un air de fête d'été, avec musique, danses folklo, feu d'artifice et boite de nuit se calmant fort tard (6h du matin).


Puis la descente vers Porto nous résiste en nous opposant un vent de face et une mer hachée, comme pour mieux nous faire saliver l'approche du port de Leixeos, grand port industriel de la banlieue nord de Porto d'ou nous prendrons le métro pour rallier le centre ville. La marina de Leixeos est délabrée, les pontons défoncés et les catways souvent arrachés par les tempêtes de l'hiver. Par contre, comme toujours, le personnel du port est à nos petits soins. On nous apporte même du pain pour le petit déjeuner du lendemain.

La ville de Porto

Une journée nous suffit juste à survoler la ville. Evelyne a beaucoup aimé le charme de Porto et veut y revenir. J'en reviens avec une impression très mitigée: une ville bruyante, délabrée et sale, mais pittoresque et touristique. Il est vrai que je ne suis pas bon public dans la visite d'une ville.

La vallée du Douro en voiture: Jolie, tortueuse et encaissée. Les montagnes sont cultivées en terrasses de vigne, parfois jusqu'à leur sommet.

Nous avons tout le temps et le loisir de remonter la Galice en privilégiant les plus beaux sites et les ports et plages sautées en juin. Les îles Cies resteront dans nos mémoires comme un joyau.

Ce soir nous croisons sans avoir la chance de les voir, le peloton de tête de la GGR (Golden Globe Race), la réplique pour son 50ème anniversaire de la première et unique GGR (tour du monde en solitaire, sans assistance et sans escale) de 1968 ou s'était illustré Bernard Moitessier et qu'avait remporté l'unique arrivant Robin Knox Johnson. Je m'intéresse particulièrement à cette course, pour son esprit et surtout parce que notre ami Jean-Luc Van den Haede (VDH) y participe et caracole pour l'instant en 2ème position. Mais les 8 mois qu'ils leur restent à parcourir n'ont pas fini de nous réserver des surprises.

La réunion des organisateurs de rassemblements Feeling: Ariel, Jeverland et Boisbarbu sont ensemble au ponton. Joie des retrouvailles, enthousiasme des projets, échanges passionnés sur nos navigations et les richesses du Club Feeling.

Soirée chargée d'émotion ou nous croisons Ariel qui s'engage dans un projet de plusieurs années en Méditerranée, et qui scelle notre amitié avec Jeverland après ces semaines de navigation partagées.

La rando au Rio Piedra et ses grandes vasques.

Cette remontée à petits pas nous laisse le temps de prendre du recul sur notre saison de croisière dans cette région de Galice. L'heure du bilan, en quelque sorte.
La Galice manquait à notre tableau de navigation et c'est chose faite. Boisbarbu s'efforce depuis 1999 de découvrir chaque année une nouvelle zone de navigation. La Galice est donc notre principale satisfaction en se découvrant étape par étape devant l'étrave turbulente, facétieuse et déterminée de Boisbarbu.
Nous avons bien apprécié le soleil, la clémence de la météo toutefois ponctuée de bonnes radées ou de brouillard surprise. Cette année, nous sommes bronzés, des pieds à la tête sans un centimètre carré oublié, ce qui ne nous était pas arrivé depuis 2008, notre dernière saison en Méditerranée.
Nous avons aimé aussi naviguer dans ces Rias (ses grands golfes profonds) sous des vents modérés (parfois même trop faibles) à l'abri des vagues et de la houle du large, entourées de montagnes boisées, à la géographie très découpée ou se succèdent les grandes plages de sable blanc enserrées par les caps granitiques largement débordés d'écueils.


Cette belle géographie a malheureusement été outrageusement maltraitée par un développement immobilier anarchique ou les immeubles de béton ont enterré les petits villages dans leur laideur architecturale. Seuls deux d'entre eux ont conservé en partie du caractère: Muros et Cambarro. C'est maigre: la plupart des villages manquent d'intérêt et ne valent pas le détour. Plus on va au sud, plus les rias sont urbanisées et industrielles.

Par contre, ce dont on se souviendra le plus, c'est l'accueil, les sourires, le temps que les locaux sont prêts à nous consacrer, que ce soit dans les marinas ou dans la rue. Même les automobilistes sont très courtois et prévenants vis à vis des piétons. Nous en concluons que les galiciens (les "galegos") sont très hospitaliers et aimables. De plus, les marinas nombreuses, assez peu peuplées sont toujours bien organisées, et dotées d'installations propres et en bon état.
Et puis les pêtards ! les gros pêtards !! qu'on entends monter dans le ciel au son d'un "Pjjjjjiiiieee" puis "BOUMMMMM" !!! Dans tous les ports, tous les villages, le weekend ou la semaine, le soir ou le matin, les galiciens tirent des pêtards !!!

Notre retour vers le nord Galice, en quelques mots:

Baiona: le long chemin de ronde de la presqu'île du château offre des vues somptueuses au soleil couchant sur les îles Cies

Cangas: on rallie facilement Vigo en ferry-bus en s'épargnant le bruit de la grande ville

Cies: de l'un de ses 3 mouillages, nous marchons une dernière fois vers son phare haut perché, d'ou se succèdent les îles atlantiques de Galice

Cambarros et son pittoresque petit village de pécheurs

Sanxenxo: par 2 fois nous y sommes mal reçus. On nous ballade d'un ponton à l'autre dans cette marina sans âme, pour bateaux de luxe.

Porto Novo: ou le capitaine nous accueille en nous offrant une bouteille de blanc d'Albarino, sortie de son frigo qui lui sert de bureau.

Pobra do Caraminal: la longue randonnée à remonter les vasques du Rio Piedras vers le Mirador de Curota ou le regard s'étend sur 3 rias de Galice.

Corrubedo: au mouillage dans les écueils du port, avec pour horizon sa longue plage de dunes de 6km de long.

Portosin: Au bout de la ville sans intérêt, la belle marina est mal protégée du vent de nord-est. Nous dégageons Boisbarbu de son ponton qui se tortille déjà de façon inquiétante sous les coups de butoir d'un dur clapot. Ce sera moins violent en mer.

Muros: ses ruelles étroites aux maisons de pierre, nous abritent de la chaleur.

Fisterra: ayant déjà marché vers le cap Finistère, nous préférons mouiller à la longue plage de Langosteira criblée de coquillages

Curcubion: sorti de la brume, tout au fond d'une baie encaissée, ce petit village pittoresque nous offre ses jolies façades en granit doré. Les pêcheurs ornent leurs bateaux du grand pavois pour préparer la procession de la Virgen de Carmen.

Camarinas: Audacia, beau voilier alu allemand, de Rodstok, récemment retrouvé en mer à la dérive, avec la dame prostrée à l'intérieur, alors que son mari venait de se noyer en allant dégager son hélice d'un orin.

Muxia: la marinera d'une gentillesse et générosité incroyable nous guide vers la Casa de Peixo, le meilleur restau de notre saison, avant de marcher à la Punta de la Barca, terminus d'un chemin de Compostelle.

Corme: son originale statue de pousse pied !

Iles Sisarga: mouillage sauvage dans le venturi d'un isthme, ensorcelé par les cris des goëlands.

Malpica: Très moche sous la pluie à l'aller, moche au retour sous le soleil.

Ares: Charmante petite station balnéaire dans une baie très protégée de tous les vents.

Mera: superbe petit mouillage devant une plage de sable orange, défendue par un labyrhinte d'écueils. Nous suivons la procession de la Virgen de Carmen, patronne de la mer et des marins.

La Corogne, marina du Real Club au centre ville: festival Streetstunds: la rencontre des accros d'activités outdoor de rue: stackline, gymnastique accrobatique, kung-fu, escalade, ... puis la Saint Jacques, fête primordiale en Galice, puis les journées médiévales qui animent et mettent en valeur la vieille ville de la Corogne.

De retour à la Corogne, nous attendons nos 2 copains Denis et Hervé pour traverser le golfe de Gascogne et retrouver le sud Bretagne. En attendant, nous arrachons les vaigrages de notre cabine arrière et du cabinet de toilette, en préparation des grands travaux de septembre.

Hasta luego !

 

 

retour en haut de page