21 juin : Ce soir, c’est fête de la musique, et pas que ça … Boisbarbu est
amarré en plein cœur de Vannes, vieille ville médiévale qui nous ravit à
chaque coin de rues.
La fête de la musique comme au début des années 80, avec de petits groupes
musicaux venus spontanément, mais tellement talentueux. Un orchestre de
chambre, 4 vieux copains rockeurs, une chorale, une chanteuse de fado, une
formation celtique, … Un délire de qualité et de simplicité.
Sur le quai de la gare de Vannes, j’accueille Françoise et Virginie, venues
naviguer 3 jours sur Boisbarbu. Elles sont radieuses, enthousiastes et très
compétentes.
Beaucoup de chance avec le temps, le soleil et le vent. La fluidité des
manœuvres se déroule sans que j’aie besoin de les commander.
Un vrai plaisir de voileux. Après le Golfe du Morbihan, Belle-Ile et Groix,
elles nous quittent à Lorient, ou elles croisent Jean, l’oncle d’Evelyne,
plusieurs fois passager de Boisbarbu (Antilles, Croatie, Venise, Malte) qui
embarque pour 3 jours : Groix, Concarneau, Glénan, Sainte Marine. De
l’enthousiasme, de l’humour et le goût pour trouver de bonnes tables, ou il
nous réunit avec Frédo, dont on est tous sous le charme… Vivifiant !
Après une belle escale à Port Louis, à la sortie de la rade de Lorient, ou
nous visitons les remparts (de Vauban bien sûr !) nous partons diner chez
Jacky sur la rivière du Belon. Vous savez, cette rivière dont l’embouchure
coïncide avec celle de l’Aven. Le meilleur restau de crustacés de Bretagne,
à ce qu’on dit. C’est vrai, mais ça se mérite. Le Belon se défend par une
barre de hauts fonds, qu’il faut franchir avec précaution, surtout avec le
fort tirant d’eau de Boisbarbu (1,85m), avant d’en remonter le cours en
respectant scrupuleusement les méandres improbables que seule la carte
marine détaillée sur la tablette nous livre. Autant vous dire que les
calculs de marée et la concentration étaient au max.
Hmm, le plateau royal nous occupe toute la soirée, sans que « Jacky » qui
n’est autre que l’illustre coureur au large Patrick Morvan, ne montre le
bout de son nez.
Devant chez Jacky, Jean-Louis, qui reconnait Boisbarbu, nous invite à
visiter son Feeling 326 amarré à un coffre dans un renfoncement du Belon.
Derrière lui, je remarque un autre Feeling que je croiserai quelques jours
plus tard à Lesconil et qui adhérera aussi au Club.
A Loctudy, le courant est fort dans l’entrée mais plus calme une fois amarré
au ponton A. Nous sommes reçus par Christian et Marie, à bord d’Alisée, un
Feeling 1090 magnifiquement entretenu.
Avant de déguster les demoiselles de Loctudy (c’est ainsi qu’on appelle les
langoustines locales) offertes par la mairie, Evelyne a la chance d’une
visite privée de l’église romane et de sa sacristie qui abrite de très vieux
ouvrages.
A Lesconil, après l’apéro sur le Feeling 39 de Jean-Yves, Line nous
interpelle sur le marché de Lesconil et nous invite à diner avec Joël,
propriétaire d’un Feeling 1090, dans leur belle maison bretonne. Que
le monde est petit, ils sont très copains, avec Daniel, de Grenoble, qui
avait son bateau à Loctudy. Nous empruntons de vieux vélos pour filer sur Le
Guilvinec ou nous visitons les coulisses de la Criée. Je recommande
chaudement les visites à Heliotika, dédié à la pédagogie pour le patrimoine.
A Audierne, un Feeling 1090 rentre dans le port avec le pavillon du Club
dans les haubans bâbord ! C’est Gérard, sur All You Need, qui reviennent des
Scilly vers la Rochelle. Visite des bateaux et apéro à bord.
Toutes ces rencontres et cette activité que je consacre au Club Feeling sont
l’objet d’un grand bonheur. Chaque fois que j’arrive dans un port,
après avoir fait les formalités au bureau du port et demandé le code des
douches et le code wifi, je sillonne les pontons à la rencontre des
propriétaires de Feeling. Dans le meilleur des cas, le gars est à bord et
les discussions sont vite passionnées autour de l’attachement profond et
presque amoureux que chacun porte sur son cher bateau. Sinon, je glisse un
prospectus par le capot de la descente, en espérant que personne ne me
surprenne en flagrant délit d’intrusion sur un pont ! :) Mais 380 adhérents,
ça ne s’improvise pas sans une démarche volontaire.
Pour passer le raz de Sein, nous profitons du calme météorologique pour
franchir le raz par le passage à terre : le Trouz Yar, étroite passe entre
la terre et le phare de la Vieille. Longtemps rêvé et imaginé, il se réalise
aujourd’hui pour nous.
Heureux et fiers de l’avoir réussi, nous filons sur l’île de Sein ou nous
mouillons pour la nuit. Une vraie île, restée authentique, burinée par les
vents, ou l’entrelacement des ruelles nous offre un labyrinthe de
l’après-midi.
Avant de nous mêler à la foule de Camaret et de Brest, nous nous accordons
un répit au mouillage à l’est du cap de la Chêvre : l’Anse St Norgard, très
sauvage.
Camaret est en fête : animations de rue, danses et chants bretons,
moule-frite sur les quais, et vieux gréements au ponton pour une dernière
étape avant les festivités brestoises. C’est aussi notre avitaillement
préféré pour la semaine de Brest avec nos petits-enfants et une journée fort
agréable avec nos amis Pascal et Nathalie qu’on a le bonheur de mieux
connaitre chaque année au travers de leur grande hospitalité.
De retour au ponton, j’ai la bonne surprise de voir Boisbarbu accouplé avec
Contango, dont Alain le propriétaire, a organisé le rassemblement Feeling de
Cherbourg. Après les mails et coups de téléphone, je vais enfin pouvoir le
connaitre en face à face. Nous passerons toute la semaine ensemble.
C’est l’effervescence au port du Moulin Blanc, tout au fond de la rade de
Brest, un peu débordé par la multitude de bateaux visiteurs venus assister à
l’évènement. Pas moins de 12 Feeling au ponton, la plupart arborant le
pavillon du Club.
Rose, Jeanne, Louis et Jean s’installent à bord après un vol Lyon Brest. Ils
sont tout excités, et nous aussi.
Première après-midi à Océanopolis, puis le lendemain sur les quais brestois.
De nombreux vire-vires à côtoyer les plus beaux et illustres voiliers
d’Europe, un feu d’artifice vu de la mer, une deuxième journée de visite sur
les quais, puis la participation à la Grande Parade ou l’on admire cette
foule de vieux gréements embouquer les passes des Tas de Pois. Très beau,
mais souvent dangereux en terme de collisions, en particulier autour de
l’Hermione.
Beaucoup plus de bateaux qu’en 2012, grâce à une météo très clémente et
ensoleillée. Par contre les nombreuses animations sur les quais (artisans,
spectacles, démonstrations, …) ont malheureusement laissé la place aux
marchands de fringues et de frites ! La semaine est jeune et joyeuse et nous
comble de joie ainsi que notre jeune équipage.
Aussitôt revenus de l’aéroport, nous filons par le Grand Goulet, le Raz de
Sein et la baie d’Audierne jusqu’à Loctudy, pour retrouver notre amie
Christine et ses filles.
A Lorient, on embarque Dawn, Bill, William et Loraine, tout juste arrivés de
Californie, pour 4 jours de rêve, spécialement choisis par les îles de
Groix, Belle-Ile et Houat, puis sur la Vilaine jusqu’à la Roche-Bernard. En
quittant Houat à 5h du matin, la centaine de feux de mouillage se mêlent aux
étoiles en une fantastique guirlande de Noel.
En 2 mois de navigation, jamais un avis de coup de vent. Les vents ont
toujours été agréables, sans jamais dépasser 30 nœuds. Le spi tangonné s’est
gonflé en moyenne une étape sur deux. Bien agréable. Les temps forts ont été
le rassemblement Feeling de la Rochelle, la semaine de Brest, et quasi
quotidiennement les rencontres sympathiques et passionnées avec d’autres
membres du Club Feeling.