La saison 2016 de Boisbarbu est très différente des précédentes. Pas de navigation au long cours, pas de destinations exotiques, pas de planning tendu des équipiers. Juste 2 grands rendez-vous: le premier à la Rochelle, le second à Brest. La Rochelle, les 10, 11 et 12 juin, pour le Rassemblement Atlantique des voiliers Feeling ou une vingtaine de bateaux sont attendus. Brest ou tous les 4 ans, se rassemblent un millier de vieux gréements, du 13 au 20 juillet. 4 de nos petits-enfants nous rejoignent pour vivre l’événement.
En dehors de ces 2 manifestations nautiques, ce sera cabotage buissonnier, au gré du vent et des rencontres. Le temps de visiter des îles et des ports ou nous ne faisions d’ordinaire que de brèves escales nocturnes. Et des rencontres, nous en ferons beaucoup, et de très belles rencontres : quelques amis en vacances retrouvés sur le parcours, et de nombreux propriétaires de Feeling croisés au hasard des pontons.
Notre navigation vers la Rochelle est paisible, tout au vent arrière sous
spi, en plusieurs étapes :
Piriac, charmant village ou Loic Perron vient d’amarrer Pen Duick 2, déçu
par l’avarie qui le fait abandonner de la Transat anglaise.
Puis Pornic ou je rencontre Jacqueline et Michel sur leur Feeling 960. Ils
ne connaissaient pas le Club Feeling, et décident enthousiastes, de
rallier le Rassemblement de la Rochelle.
Sur Noirmoutier, à l’Herbaudière, Isabelle et Daniel, de Grenoble, nous
invitent dans leur maison de vacances et viennent passer une journée à
bord de Boisbarbu.
A l’île d’Yeu, je reconnais le mini 6,50 du fils d’Eric Darni. Eric est là pour l’encourager, ce qui nous permet de faire mieux connaissance avant de nous retrouver au Rassemblement de la Rochelle.
J’en profite pour remettre le pavillon du Club Feeling à VDH (Jean-Luc Van Den Heede) qui nous fait visiter le bateau qu’il a choisi pour le Golden Globe 2018 et nous parle d’un ton ému de son record du tour du monde à l’envers. Discussion passionnante avec son maitre voilier et régleur Olivier Tarot, que je vais rencontrer dans sa voilerie.
J’en profite pour faire un peu mieux connaissance avec le staff du chantier Feeling qui viennent à bord.
A la Rochelle, nous amarrons au ponton n°1, que la Capitainerie nous a réservé pour le Rassemblement. Argane et Wally sont déjà là. Toute la soirée du 10 juin, nous accueillons les nouveaux arrivants. Très vite, une bonne ambiance amicale réchauffe le ponton. Nous embarquons Nazmiye dont le Feeling est coincé aux Açores.
Le samedi, une navigation tonique autour de l’île d’Aix, contribue à solidifier les liens entre ces 20 bateaux et les 70 participants.
Localement, c’est Christian Riffaud qui a organisé et coordonné toute la logistique de cette belle rencontre. Le diner au local de l’APLR (Association des Plaisanciers de la Rochelle) est à l’image de la camaraderie et de la simplicité de l’événement.
Vivres et bouteilles tirées du panier sont abondamment partagées entre les convives. Apéros et repas croisés dans les bateaux, visites des bateaux ou chacun explique avec passion ses aménagements, ses trouvailles, ses récits de mer.
La journée du dimanche est celle des départs : chaque voilier quitte le
ponton, avec le coup de main de ses voisins, vers une autre destination.
Le ponton se vide… Boisbarbu restera jusqu’au lundi matin, chaud au cœur
d’un week-end si réussi et de rencontres extraordinaires, comme Claude et
Françoise, sur La Puce, enrôlés dans le Club un mois plus tôt à l’île
d’Yeu ou ils m’invitent à prendre un whisky à bord. Dire qu’ils ont habité
Galerie de l’Arlequin à Grenoble Villeneuve dans les années 70 ! Nos
enfants allaient tous à l’école des Buttes…
Le soir nous partageons un bon diner avec Gilbert et Marie, de Grenoble,
retrouvés par hasard à la Rochelle.
Sur l’île d’Oléron, que nous parcourons en long et en large à vélos, c’est Georges et Catherine qui nous invitent dans leur maison de vacances. Retrouvailles 30 ans après avoir pratiqué ensemble les raids en planche à voile !
Même sort pour l’île de Ré : nous la sillonnons à vélo, jusqu’au phare, sur les marchés, dans les marais salants, chez les ostréiculteurs, …
A noter un très beau moment de voile, pour remonter des Sables au Morbihan, sur 80 milles nautiques, vent de travers de 20 à 30 nœuds, par un ciel de grains, sombre et pluvieux. En passant l’île d’Yeu, la VHF résonne d’un PAN-PAN. Un voilier a démâté et dérive sur les rochers. On n’y voit pas à un mille !
Fini les Charentes, fini la Vendée, nous revoici en Bretagne. Les maisons blanches aux cheminées frontales, les couleurs pastelles, les notes égrenées sur une harpe ou soufflées dans un bignou, l’odeur de farine de sarrasin qui fume sur le billig pour régaler les amateurs de galettes au caramel salé, …
Dans la brume, le voilier Opportune m’appelle à la VHF. Il a navigué sur les traces de Boisbarbu autour de l’Ecosse, m’a croisé sur la Vilaine, et me félicite chaleureusement pour mes récits. Surprenant, mais sympathique !
Sur le ponton du Crouesty, un gars nous interpelle. Il a reconnu Boisbarbu et me dit que nous avons des amis communs. Les rencontres de ce genre nous étonnent, mais nous en faisons maintenant dans chaque port. Il semblerait que Boisbarbu soit connu !
Degemer Mat E Breizh !