Le retour: d'Inverness à La Roche Bernard

Canal Calédonien

« A lovely experience » comme le qualifient les anglais. Et c'est bien ça ! Parcourir en voilier le canal calédonien est une expérience unique, incomparable, différente de tout ce que j'ai pu vivre sur mon bateau. Bucolique dans les canaux bordés de roseaux, ou enserrés entre deux hautes haies de sapins, d'une écluse à l'autre, avec leur petite maison blanche et noire, style « maison du garde barrière », ou envoûtant dans les lochs mystérieux, d'où peut surgir à tout instant le monstre du Loch Ness, au pied d'un château en ruine.

Profitant d'une faille géologique naturelle le canal relie Inverness au nord est, à Fort Williams au sud ouest. Il fut construit il y a 2 siècles, pour offrir aux navires marchands une alternative au dangereux passage du nord : le Pentland Firth. Travail colossal, pourtant tombé en désuétude quand les navires puissamment motorisés ont quadruplé de taille. Le canal est maintenant réservé à la plaisance. 29 écluses, 10 ponts tournants rythment nos manœuvres et notre progression pendant 4 journées d'étonnement et de plaisir. Et 3 grands lochs : Loch Ness, Loch Oich et Loch Lochy que nous traversons à la voile, entourés par les montagnes des highlands.

Pour couronner le tout : nous gravissons de bon matin, quand le givre recouvre encore les sommets, la montagne mythique du Ben Nevis, sommet des îles britanniques.

Tout au bout du canal, Evelyne qui retrouve par hasard Renaud et Renée dans le bus pour Fort Williams, me fait la surprise d'apparaître sur le quai alors je suis en train de me bagarrer avec un embout de tuyau d'arrosage ! Un bon Haggish (panse de brebis farcie) mijote pour notre nouvel équipage.

Sud ouest Ecosse

Même si la route qu'emprunte Boisbarbu est différente de celle parcourue au mois de Juin dans cette région de l'Argyll, je reconnais les sommets, les îles et les détroits.

Au réveil, le ciel totalement gris déverse sa bruine et ses brumes. Malgré l'avis de vent fort en cours, nous décidons de quitter l'île d'Arran plus tôt que prévu pour profiter du vent. Le « Strong wind warning » est mérité : vent de sud de 20 à 30N, de face, visibilité médiocre. Après 66 milles de virements de bord, je retrouve le ponton de Stranraer vers 22h, au même emplacement que le 12 Juin. Mon équipage en a « plein les bottes », mais semble heureux de ce clou à leur séjour. Le harbourmaster (maître du port) reconnaît Boisbarbu et m'accueille chaleureusement.

Après 7 semaines de navigation et d'amitié, Gérard A. pose son sac à terre avec un brin de nostalgie et d'émotion. Plus que des vacances, c'est une tranche de vie, une parenthèse qui se ferme. Gérard A. a mordu à ce style de vie, a énormément appris sur la voile et la navigation, et poursuit sur d'autres chemins de nature son goût pour l'aventure sans réduire sa voilure.

Irlande

Nettoyage, réparations, inventaire, changement d'équipage : Evelyne, Renée et Renaud quittent le bord pour laisser la place à Raymond et Susan. J'ai idée de faire du sud en traversant sur l'Irlande. Sa côte orientale est abritée des vents dominants et surtout, j'aime faire une boucle, histoire d'esthétique !

Ballade et balades irlandaises

  •  Les raz de Strangford

Aucun signe précurseur ne nous avait préparé aux affres du raz de Strangford. La traversée du North Channel (le détroit d'une vingtaine de milles nautiques qui sépare le nord de l'Irlande du sud de l'Ecosse) avait été débonnaire, comme le furent les 20 milles au près le long de la côte irlandaise au sud de Belfast. Ciel bleu, bonne brise et paysages verdoyants semblaient achever agréablement cette 1 ère journée de navigation irlandaise. A Killard Point, dans l'entrée du chenal de Strangford, les brisants des récifs de St Patrick attirèrent pourtant notre attention. C'est en embouquant vent arrière le chenal que nous nous trouvâmes soudain projetés dans un torrent de vagues impétueuses, se déroulant en énormes rouleaux qu'il fallait négocier en leur présentant la poupe du bateau sans dévier de dix degrés au risque de se faire renverser. La zone des rouleaux écumants de colère était d'environ ½ mille de large sur ½ mille de long. Mais ce ½ mille fut un des plus longs et des plus angoissants à parcourir. Nous étions soulagés de s'en être dégagés quand de violents courants contraires, venus de Strangford, s'opposaient à notre progression, nous repoussant à reculons sur les rouleaux d'où nous venions de nous extraire. Malgré la puissance de nos 2 voiles entièrement déployées, je décidai d'appuyer au moteur à un régime élevé (2500 à 3000 tours). Le loch nous indiquait notre course sur la surface à une vitesse de 7N alors que le GPS nous comptait que ½ à 1 nœud sur le fond. De plus cette progression se tortillait en zig zag erratiques nous rapprochant dangereusement des rochers Angus à bâbord ou sur les récifs Pladdy à tribord.


(n'ayant pas eu le temps de prendre les photos sur place, j'ai trouvé celles ci sur Internet, ainsi que celles de Dublin et Skomer)

Raymond à la table à carte me criait des ordres incessants d'empannages successifs, alors que je contrôlais au mieux Boisbarbu à la barre, pendant que Susan observait la scène, impressionnée mais confiante dans nos compétences, tout en nous aidant aux manœuvres. Après 2 heures de lutte à tournoyer dans de puissantes marmites, nous avions échappé péniblement à ce piège et pouvions mouiller l'ancre à la nuit tombante, dans un contre courant sous la Pointe Cloghyl et enfin récupérer de nos émotions. En analysant le phénomène, on comprends que le détroit de Strangford est un fin tuyau d'entonnoir ou se déverse le gros réservoir Strangford Lough de 20km sur 8. A marée descendante, cet énorme réservoir décharge des millions de m3 d'eau par le détroit de Strangford, provoquant un courant de jusant très rapide qui ce jour là est venu s'opposer au vent du large et générer des raz et marmites dangereuses.

•  La baie de Dundalk

Notre deuxième journée en Irlande, commençait tout aussi tranquillement que la première jusqu'à la baie de Dundalk ou nous devions trouver un bon mouillage pour la nuit, bien abrité du vent de sud-ouest. Malchance : vers 20h, le vent tourne brusquement nord ouest et s'abat sur la baie pour lever une mer agitée. A cette heure là, plus d'autre solution que d'atteindre en une heure la partie opposée de la baie. Mais là, pas d'abri évident. La longueur de l'estran est telle qu'on ne peut pas s'approcher de la côte pour se protéger. Nous mouillons loin du rivage, en plein vent et clapot, déroulant toute la chaîne ce qui n'empêche pas le mouillage de déraper pendant les 2 heures qui suivent, sous les coups de butoir de la mer sur l'étrave. Après un dîner chahuté, nous nous apprêtons à organiser des quarts de mouillage, quand l'ancre fini par s'enfoncer profondément dans le sable et nous maintient pour une nuit en état d'alerte.

•  La « marina » de Dublin

Ceux qui me connaissent savent que je ne suis pas attiré par les grandes villes et encore moins par les capitales. Mais encouragé par mes 2 équipiers dont la curiosité est attirée par le prestige de Dublin, je concède d'en faire l'objectif de cette troisième journée irlandaise. Le skipper de Bételgeuse, un voilier écossais rencontré à Wick, m'a conseillé le vieux port au centre ville, après le pont-levis. Déception quand le maître de pont réponds à Susan à la VHF d'un accent à peine compréhensible, que ce port est fermé et refuse donc l'ouverture du pont. Nous embouquons le très long chenal de Dublin dans un intense trafic de porte containers, remorqueurs et bateaux pilotes. Après avoir longé les installations gazières et la centrale thermique, nous sommes impressionnés par le port de commerces et ses énormes infrastructures de logistique ou d'innombrables grues et ponts roulants s'agitent en un ballet incessant pour charger et décharger au plus vite des milliers de containers sur les imposants navires. Dans ce paysage assourdissant et mal odorant, nous trouvons la « marina » de Dublin, dans le bassin de Poolbeg. Nous amarrons le long d'un ponton pourri et non protégé, avec 2 autres voiliers visiteurs en compagnie d'une cinquantaine de voiliers locaux en piteux état ou abandonnés. L'endroit qui n'a de marina que le nom, est lugubre et sordide. Le Yacht Club entouré de détritus, les sanitaires sales et difficiles d'accès, contribuent à renforcer notre mauvaise impression. Après le dîner, j'accompagne Susan pour visiter la ville : marche forcée de 2 heures, sur des bretelles et un péage d'autoroute, un bric à bras industriel et sale, des avenues d'immeubles modernes du secteur tertiaire, des quais sombres et insalubres, sans trouver la trace d'un centre ville ... Nous rentrons tard sur Boisbarbu, sans avoir même pu boire la bière dont nous rêvions dans un pub sympa de Dublin, au son d'un groupe de musique celtique imaginaire égrenant les notes d'une ballade irlandaise. Bonjour Dublin ! tu n'es pas prête de nous revoir de si tôt.

•  Le canal St George

Le quatrième jour, nous renonçons à atteindre Wexford, à la pointe sud-est de l'Irlande, que les marins locaux nous déconseillent, dont la baie rendue dangereuse par les raz, est trop encombrée de bancs de sables non cartographiés, et pour la traversée desquels ils nous conseillent de demander l'assistance du Yacht Club. Nous avons assez donné à Strangford, ça suffit. Le plan est donc de filer plein sud, directement vers le pays de Galles, en traversant le Canal St Georges. 126 milles, 21 heures de traversée dans une mer forte et une bonne brise d'ouest. Première expérience de nocturne au large pour Susan, qui regrette parfois d'être là, fatiguée par les coups de roulis incessants de Boisbarbu et les coups de butoir que les vagues martèlent sur la coque, en dépit des tentatives de décontracter l'atmosphère par les blagues vaseuses de Raymond et moi, les deux loups de mer desquels elle est accompagnée. Le ciel étoilé nous offre pourtant quelques belles étoiles filantes, avant que le phare de Skokholm Island ne nous attire jusque vers le mouillage enfin silencieux de Skomer, au sein de la réserve ornithologique du pays de Galles. Exténués, nous nous écroulons sur nos couchettes après un réconfortant petit déjeuner.

Du pays de Galles vers la Cornouaille

Les fichiers Grib promettent pour 20h une fenêtre météo avec un flux de nord-ouest fort. Bien sur, il y a cet avis de coup de vent martelé à la VHF par les Coastguards de Bristol. Mais depuis quelques années, j'ai pris l'habitude, discutable j'en conviens, d'entreprendre mes traversées à la faveur de vents forts et favorables. Je suis convaincu qu'un long mais rapide bord de vent portant, même fort, fatigue et sollicite moins Boisbarbu et son équipage, qu'une traversée au près ou l'on double la distance et triple la durée. Cette stratégie m'a souvent réussi, entre Bonifacio et Ustica, Messine et Cythère, Gibraltar et Madère, Açores et Rochefort ou Bretagne et Scilly. Alors ce soir, Boisbarbu se libère de son corps mort dans la crique nord de Skomer, qu'il contourne chahuté par un violent ressac, avant de faire cap au 190° pour une étape de 130 milles nautiques… Les quarts s'organisent pendant que la nuit s'abat sur nous. Le vent forci, la mer se renforce. Dans cet univers démonté, le vacarme est spatial, le dragon écumant, la bave aux crêtes des lèvres, ouvre sa gueule rageuse sur la hanche tribord de Boisbarbu. Sordide montagne liquide, désordonnée, mais organisée pour nous démolir. Un océan de violence. Les coups de butoir répétés, s'agglutinent pour briser nos nerfs, engloutir notre moral, avant de s'attaquer à la coque du navire. Trop d'heures de veille, l'envie de dormir, s'alanguir au creux des lèvres d'une vague p y ramidale pour un baiser létal. Un coup de tonnerre salvateur réveille mon cerveau en bouillie, ou ma bouillie de cerveau. Un ancestral instinct de survie me donne le choix : s'endormir dans une attirante moiteur, ou réunir les parcelles de force profondément enfouies pour se battre, jusqu'au bout. Suivre l'exemple de la chèvre de Mr Seguin pour retourner le fil de l'histoire. Le loup de mer est il là pour gagner ? Cette fois ci, pas sûr.

Le jour se lève comme une orange, en me libérant de ces visions nocturnes exagérées par mes sens fatigués. Le monde des ténèbres englouti le loup et la valeureuse Blanquette ne sera pas dévorée. Des dauphins volent au dessus de ma tête, sur la crête des vagues déferlantes avec leur sourire complice et transmetteur de joie. Ainsi renaît l'espérance.

Puis c'est Land's End, le Finistère de l'Angleterre, qui se profile dans sa tunique grise, puis verte, à l'horizon. Donner un grand tour aux écueils, éviter le ressac, et réveiller Susan qui émerge d'une nuit nauséeuse, ballottée dans la bannette tribord du carré, protégée par l'odeur persistante de la toile anti-rouli caoutchoutée. Boisbarbu lui offre le privilège du dernier bord à la barre sur une mer devenue plate, protégée par la pointe de Cornouaille. Newlyn nous ouvre son abri, accueillis par le sympathique sourire de Dave, le gardien du port. Après une nuit d'un lourd sommeil attendu, et un petit déjeuner au bacon à une table du Fisherman Mission, Susan nous quitte, fatiguée mais ravie par sa première semaine en haute mer.

Retour en Bretagne

C'est le fichier Grib, j'en ai peur, qui prend maintenant les décisions sur ce bateau. Celui de Newlyn nous annonce un départ vers 5h du matin mercredi, pour profiter d'un vent d'ouest suivant le modèle mathématique européen, ou ouest-sud-ouest si on se fie au modèle GFS américain. De toute façon, la pluie annoncée met d'accord les deux modèles concurrents. Alors ce sera ciré complet, comme depuis 3 mois, un thermos de café chaud et des Chocos BN pour Raymond et un iPod et tranches de pain d'épice pour moi.

Mon iPOD , parlons en:
J'assure la plupart de mes quarts avec l'iPOD sur les oreilles. Il m'accompagne et me soustrait du vacarme de ces hautes mers. Oh bien sur, il s'agit d'un modèle déjà ancien. Rien à voir avec les derniers sortis qui foisonnent de fonctionnalités souvent inutiles et d'un interface utilisateur tactile très performant, mais incompréhensible. Il n'est pas de ceux que je peux voir sur la tête des ados dans la ligne A du Tram grenoblois. Le mien est un modèle ancien auquel je suis pourtant très attaché. Il m'avait été offert en 1951. Oui, au mois d'Octobre si mes souvenirs sont exacts. Un peu moins rapide que ceux d'aujourd'hui, sans stéréo, ni super basse, ni même relief des aigus, mais d'une sonorité encore suffisante pour mes oreilles brûlées par le soleil. Je déplore juste un léger grésillement et un manque de dynamique dans les basses. Mais impossible à remplacer apparemment. Je suis aller me renseigner au SAV de la Fédération Nationale d'Achat des Cadres (la FNAC), et il m'a été répondu qu'ils n'ont plus de pièce de rechange compatible pour ce modèle. Je vais donc conserver mon vieux mais encore bien utile iPOD. Il m'occupe plus qu'il ne me distrait. Les sons qu'il m'injecte dans les tympans sont chaque année plus doux, comme le son des muses qui tentaient d'attirer Ulysse loin de sa route. Bien que me tenant à l'écart de ces voix là, je me laisse envoûter par d'autres, qui m'inspirent à écrire ces lignes. Sans que j'ose bien sur vous mentionner des tonalités plus confuses et troublantes que mon iPOD persiste à me faire entendre, parfois même sans que je les aie programmées. Toujours est il que cet « iPOD » là est mon plus fidèle compagnon et j'en suis reconnaissant à mes parents de me l'avoir greffé à la naissance.

Après 15 heures d'une traversée rapide de la Manche, là ou elle est le plus large (100 milles), par une bonne brise dans le travers, Boisbarbu embouque les alignements de l'Aber Wrac'h. Une belle étape effectuée à la lumière du jour se conclut avec un pincement au cœur de se retrouver dans un port français : une grande satisfaction d'avoir réaliser ce fabuleux périple écossais mêlé d'un brin de nostalgie de ces magnifiques espaces marins laissés dans le sillage.

L'Aber Wrac'h est le point de convergence des marins arrivant des Açores, de Cornouaille ou de Wight. L'accueil et l'organisation sont à la hauteur. Ce port maintenant familier est pour moi un vrai délice. Après avoir acheté une aquarelle du phare de l'île vierge à Frederig, jeune aquarelliste locale, je retrouve ma copine Christine puis Guy et Catherine venus embarquer pour la dernière semaine en Bretagne.

Bruines et crachin nous attendent dans le chenal du Four, devant la plage du Corsen. Les courants contraires nous bloquent devant la pointe St Mathieu ou je hisse le spi pour être reconnu de Christine venues nous regarder du parc du monastère. Camaret est devant l'étrave. Nous y passons une bonne soirée invités à l'apéro par Pascal et Nathalie.

Lever à 5h pour être à l'étale de basse mer au Raz de Sein. Le brouillard épais nous cache le paysage et le phare de la Vieille. Tard dans la soirée nous mouillons à Bananec, dans l'archipel de Glénan, sous une pluie battante. J'ai grand plaisir à faire découvrir ce lieu magique à mes amis.

Petit vent sous spi pour atteindre l'île de Groix dans la soirée. Trop tard pour avoir une place à Port Tudy, nous allons au mouillage de la plage Mélite, pour mieux contempler la pleine lune.

Le petit port de Sauzon nous ouvre ses portes. Puis un dernier mouillage devant une plage de rêve au nord de Hoedic. Paysages charmeurs qui m'évoquent de chaleureux souvenirs avec Evelyne, Lorette, Laurent et les enfants. Dernière soirée en mer dans ce cadre enchanteur. Energie et nostalgie !

Sur la Vilaine , Raymond, Catherine et Guy restent 2 jours avec moi pour m'aider à nettoyer Boisbarbu et à clore notre formidable voyage. Un grand coup de chapeau à eux et à tous les équipiers qui ont vécu à bord pendant ces 100 jours d'aventure marine et humaine.
Ce soir, seul à bord, je fais le bilan en tête à tête avec Boisbarbu, et savoure ce moment de calme, comme dans un sas de décompression avant de sortir du bocal ou ce projet m'a plongé.

Après 6 jours au port à sec, à nettoyer, rincer, plier, ranger, inventorier, hiverner, réparer, purger, vider, … comme chaque fois sur un bateau « il faut terminer la manœuvre »,  : je pense à ce conseil 100 fois promulgué à mes équipiers, en « lovant » mon dernier cordage, comme un artisan de mer qui range ses outils avant de fermer son atelier, de descendre l'échelle et prendre la route pour Grenoble.

« Lover », ce mot marin respire l'amour, aux couleurs toronnées et enlacées, comme un cordage voluté.

Love,
Gérard, 23 Aout 2011.

 

 

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