La tempête Xinthia

 

La tempête est passée sur la Charente dans la nuit, vers 4h du matin le dimanche 28 Février.

Boisbarbu a fort heureusement été épargné par Xinthia. J'avais peur que les vents violents parviennent à le faire tomber de son ber. Il faut dire que par vent fort, le mat commence à vibrer et transmet ses vibrations à toute la coque. Celle ci peut petit à petit glisser sur les patins du ber et finir par tomber sur le côté. Tous les plaisanciers n'ont pas eu cette chance, comme ce voilier empalé sur le pilier d'un ponton.

Sur la cinquantaine de bateaux à sec sur le petit terrain de Rochefort, il paraitrait que 2 soient tombés. Quant au port à flot, les quais étaient recouverts d'eau et les plaisanciers ont lutté toute la nuit pour tenir les bateaux écartés de l'angle du quai afin d'éviter des coups, des enfoncements de la coque, voire des naufrages. Le port de Rochefort semble bien à l'abri, entre les immeubles construits par Colbert.

A La Rochelle, les dégats sont importants dans le port des Minimes. La forte montée des eaux a soulevé les pontons, qui se sont désolidarisés de leurs piliers et ses sont déplacés dans le port, menaçant certains bateaux d'écrasement. Quelques images:

La montée des eaux exceptionnelle est due à la conjugaison de 3 phénomènes:

- une marée de grand coefficient: 102 avec une hauteur d'eau de 6m à 4h13 à La Rochelle dimanche matin et de 6,6m à Rochefort, conjuguée à la "vague" du flux.

- un vent de suroît (sud ouest) à 60 N (100kmh) avec des rafales à 80 N peut faire relever d'1 m la hauteur d'eau.

- une pression atmosphérique basse: 980 hP peut influer de 40cm sur la hauteur d'eau. 6m + 1m + 0,40m = 7,40m: hauteur d'eau exceptionnelle qui a submergé les digues et arraché les pontons du port des Minimes à la Rochelle.

Le bilan provisoire est très lourd en pertes humaines, en infrastructures, en maison sinistrées, en bateaux avariés ou coulés. Une pensée à tous ceux qui sont dans la détresse.

Annexe: l'analyse de Météo France:

Après avoir frappé le Portugal et l'Espagne, une violente tempête, baptisée Xynthia, a durement frappé la France les 27 et 28 février. Les rafales de vent les plus fortes ont touché une large bande du territoire, orientée selon un axe sud-ouest/nord-est de la Charente-Maritime aux Ardennes. En bordure de la dépression, des vents violents ont aussi été observés en montagne, au pied des Pyrénées, dès l'après midi du 27, et en vallée du Rhône.
La Vendée (85), la Charente-Maritime (17), les Deux-Sèvres (79) et la Vienne (86) ont été placés en vigilance rouge vents violents, et 70 autres départements en vigilance orange.
Sans être aussi exceptionnelle au plan météorologique que les tempêtes Lothar et Martin de décembre 1999 et Klaus de janvier 2009, Xynthia a produit des élévations importantes du niveau de la mer, qui, se trouvant en phase avec une marée haute à fort coefficient, ont causé  des phénomènes de submersion exceptionnels sur les côtes de Vendée et en Charente Maritime.  
De ce fait, Xynthia a été la tempête la plus meurtrière en France depuis les tempêtes de décembre 1999.

Formation et trajectoire de la tempête

La tempête Xynthia est née d'une dépression atmosphérique située sur l'Atlantique à des latitudes très basses. Cette dépression s'est intensifiée le 27 février au matin, en se déplaçant vers l'île de Madère, puis a évolué en tempête l'après-midi, près des côtes portugaises. Elle est remontée vers le golfe de Gascogne en fin de journée du 27 février, balayant la Galice et le Pays Basque espagnol. Elle a touché les côtes atlantiques françaises dans la nuit du 27 au 28 février, au maximum de son creusement (centre dépressionnaire à 969 hPa), avant de poursuivre sa route vers le Nord de la France. Après la France, ses vents violents ont frappé le Sud-Est de l'Angleterre, la Belgique, le Luxembourg, l'Allemagne et les Pays Bas.
La zone de formation - en plein cœur de l'Atlantique, près du tropique du cancer - et la trajectoire de Xynthia sont atypiques. Il est très rare que des dépressions atlantiques se développent à des latitudes aussi basses et évoluent en tempête en remontant vers l'Europe de l'Ouest.

Une tempête remarquable mais moins exceptionnelle que celles de 1999 et 2009

Du point de vue météorologique, la tempête Xynthia, de taille et  d'intensité peu communes, n'a pas atteint pour autant le caractère exceptionnel des tempêtes Lothar et Martin de décembre 1999, ni celui de  Klaus de janvier 2009. Les rafales maximales relevées en plaine, de 160km/h sur le littoral et de 120km/h à 130 km/h dans l'intérieur des terres, sont inférieures à celles enregistrées lors des événements de 1999 et 2009, où l'on relevait près de 200 km/h sur le littoral et 150 à 160 km/h dans l'intérieur des terres.
De même, Xynthia ne peut être qualifiée de « tempête explosive » : son creusement (une diminution de 20 hPa en plus de 24 h) est « classique » pour une dépression hivernale. Lors des tempêtes de décembre 1999, la pression avait chuté de 32 hPa sur le même laps de temps.

Un phénomène de surcote en phase avec la marée haute

Le centre de basses pressions et les forts vents associés à Xynthia ont provoqué une élévation du niveau de la mer (« surcote ») rarement atteinte, de l'ordre de 1,50 m à La Rochelle selon les observations réalisées par le SHOM. Comme Xynthia est arrivée sur les côtes françaises, dans la nuit du samedi 27 au dimanche 28 février, au moment de la pleine mer d'une marée d'équinoxe à fort coefficient, la coïncidence des deux phénomènes a provoqué d'importantes inondations dans les zones littorales de la Vendée et de la Charente Maritime.

 

 

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