Le Languedoc

Avril 2005

En Avril 2005, sur la demande de nos petits enfants, nous décidons de mettre à l'eau Boisbarbu pour une escapade dans le Languedoc, jusqu'à la frontière espagnole pour naviguer avec la petite famille de Samuel à bord de Boisbarbu. L'idée était bonne, enthousiasmante et généreuse. Elle nous a comblé de bonheur pendant les quelques heures passées à bord avec les petits et pour les bons moments à Perpignan, accueillis chaleureusement par les parents de Céline.

Toutefois, les moyens mis en oeuvre ont été importants, voire démesurés, pour préparer Boisbarbu, le mettre à l'eau, et le ré hiverner 12 jours plus tard. Les risques encourus ont aussi été démesurés, stressés par un planning serré, pour descendre le golfe du Lion par un fort coup de vent d'est qui menaçait de nous drosser sur la cote, puis pour remonter en Camargue par des brumes à couper au couteau.

Enfin, nous l'avons fait, et c'est bien comme ça.  

17 au 19 Avril: préparation de Boisbarbu à Navy Service (Port St Louis)

20 Avril: mise à l'eau

Elle se déroule sans difficulté. La sortie du canal nous rappelle toujours notre départ émouvant en année sabbatique: 5 ans déjà !

Le vent d'ouest force 5 nous cloue à la sortie du canal, ou nous contournons scrupuleusement toutes les cardinales pour éviter le trop fameux banc de la Gracieuse, combien de fois meurtrier.

Pendant 2 heures nous traversons les alluvions brunes du Rhone, chahuté par les crues. L'eau brune et douce ne se mélange pas à l'eau de mer et la pénètre sur plusieurs milles au large. Des vols de flamands roses nous survolent.

Nous relachons le soir dans le petit port du Gardian, de Ste Marie de la Mer. Les rues attrape touristes nous distraient peu de temps.

Le lendemain, nous amarrerons à Port Camargue, d'ou nous partons visiter Grau du Roi, puis Aigues Mortes, belle ville fortifiée, marquée par St Louis et par la résistance de la protestante Marie Durand, emprisonnée pendant 30 ans dans la tour Constance.

Samedi 23 Avril

Escale à Palavas par un ciel gris, maussade, pluvieux.

Sommes invités chez Georges et Hélène sur les hauts de Montpellier pour fèter les 50ans d'Hélène. Nous les avions connu à Porto Rico, sur leur voilier Amaroli ou ils ont passé 8 ans avec leurs 2 enfants. Soirée très sympa, entouré de navigateurs au long cours.

Dimanche 24 Avril

Le vent d'est souffle fort. La visibilité est médiocre. Les grains noirs se succèdent, qui envoient Boisbarbu dans d'inquiétantes accélérations. Nous filons 10N. Evelyne et moi sommes harnachés devant l'état dangereux de la mer. Cette longue ligne droite de 70 milles nous conduit devant le port de St Cyprien, défendu par les déferlantes du large. Rentrer là dedans semble très dangereux: on peut talonner ou se voir puissament poussé sur les rochers de la digue ou sur la plage. Attente devant le port, pour observer, comprendre les trains de vague, se préparer à saisir le meilleur instant pour s'engouffrer dans le port entre 2 déferlantes.
Nous reprenons notre souffle, tout est pret. Moteur à fond et Grand Voile hissée, on rentre. Ouf ! à l'intérieur tout est calme, pour s'amarrer à un catway du bassin sud.
Le soir, nous dinons avec Jo et Régine Vicier que nous rencontrons par hasard sur les quais.

Mardi 26Avril

Après une nuit à bord, Samuel, Pierre et Jean sont prêts pour une navigation. Jean-Jacques nous rejoint.

Excursion vers Collioure ou les commandos de marine sont en exercice.

Nous passons le cap Béar pour mouiller dans l'anse des Paulilles.

Journée familiale de navigation tranquille. Pierre et Jean s'essayent à la barre. Le papa et les 2 grands pères ne sont pas peu fier de ce spectacle. Terminons la journée par un copieux BBQ dans la belle maison des parents de Céline qui nous recoivent avec beaucoup de gentillesse.

Jeudi 28 Avril

Après une nuit à Banyuls ou nous dinons avec Patrick, le frère d'Evelyne, rencontré ici par hasard, nous remontons sur Sète dont nous contournons le phare avec émotion. L'eau, la pendille, les quais, sont très sales et glauques. La ville aussi, mais très animée. Excellent diner au "Marie Jean".

Vendredi 29 Avril

Remontée vers la Camargue dans le brouillard. On est trempé, pègueux et sans visibilité. Fort heureusement que le radar veille à notre sécurité. Tard dans la soirée, nous embouquons le canal de Port St Louis, à la voile, babord amure, jusqu'au bassin des Tèlines. Le lendemain est une journée intense de rangement, pour la sortie d'eau. Tristes, nous quittons Boisbarbu, encore trempé du retour. Nous regagnons Grenoble tard dans la nuit.

 

 

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