Mars 2001 - Saint Barth et Saint Martin
De Barbuda, une belle traversée vent arrière d'une dizaine d'heures nous amène
à St Barthélemy. L'approche du port de Gustavia est superbe, sauvage, entre
les nombreux îlets qui se découpent sur le contre jour du soleil couchant. Ca
a un petit air de Bretagne (Ca, c'est un compliment).
Approche de Gustavia
Le mouillage devant Gustavia est très rouleur et encombré de nombreux bateaux.
Nous entrons donc dans le port et avons la chance de nous amarrer au dernier
corps mort disponible. St Barth est un petit port charmant, soigné et coquet,
aux toits de tôles ondulées rouges. Ses magasins aux vitrines de marque affichent
des prix hors taxe, souvent intéressants. Renaud et Renée nous offrent un copieux
dîner dans un restau aux milles douceurs.( crème de homard, vivareau sauce mangue
et purée patate douce, massalé de cabri Hmmmm !!!) Renée se souviendra du pt'i
punch bien glacé bu d'une seule traite ...
Les jours suivant se passent agréablement dans les plus belles criques de St
Barth (et elles sont nombreuses), toutes plus découpées les unes que les autres.
L'anse de l'île Fourchue est très minérale, avec un paysage qui rappelle le
Hoggar. Les eaux limpides et de nombreuses possibilités de snorkeling nous enchantent
! Les coraux rouges, ou bleus. Les poissons perroquets, les raies, les tortues
géantes, les barracudas, et des dizaines d'autres de toutes couleurs. Splendide.
Renaud et Renée en snorkeling
Alors que Renaud s'applique à la pêche, nos voisins, visiblement du métier,
remontent un poisson toutes les 30 secondes et remplissent leur annexe. Ils
nous offrent une douzaine de bécunes pour le dîner. Quel régal. Nous apprendrons
plus tard qu'elles sont souvent porteuses de la Ciguatera. Les avis sont partagés.
Rassurez vous, nous nous portons bien, même la fièvre aphteuse n'est pas arrivée
jusque là.
De l'anse St Jean, ou nous mouillons au plein milieu des coraux, nous sommes
en bout de piste du minuscule aérodrome de St Barth. Les avions de 12 ou 20
places, passent un col, piquent sur la piste, posent violemment les roues et
freinent à fond pour ne pas finir dans la mer. Il faut dire que la piste est
fortement en pente et les avions se posent à la descente, pour être face au
vent. Très impressionnant. C'est ici que 5 jours plus tard, un avion se crashe
avec une vingtaine de personnes à bord.
De retour à Gustavia, nous quittons avec regret notre couple d'amis. La journée
se passe à nettoyer, avitailler et maintenir Boisbarbu. Nous allons à quai plusieurs
fois pour faire le plein d'eau, avec peu de succès, puisqu'il y a pénurie complète
d'eau à St Barth. L'usine de dessalinisation est bien trop petite pour les besoins
grandissant, générés par le tourisme.
Ce soir là, nous attendons nos 2 amies sur le quai du ferry en provenance de
St Martin. Elles ne sont pas dans les passagers. Mais Surprise, je vois une
jeune femme qui ressemble comme 2 gouttes d'eau à ma fille. Incroyable. Et en
fait, c'est bien Lorette, qui nous a fait la surprise de venir nous rejoindre
une semaine sur Boisbarbu. C'est un grand bonheur pour Evelyne et moi, que de
l'accueillir ici et lui faire découvrir notre vie d'un an. Elle recevait tous
nos récits, puisque c'est elle qui les met en forme, les corrige, et les publie
sur le Web. Mais ici, elle va pouvoir partager avec nous ces instants de bonheur.
Youpieee !!!
Lorette et son papa : les retrouvailles
Le lendemain, par le petit avion de St Barth, arrivent nos 2 amies, qui nous
retrouvent au bar du port. Retrouvailles. Me voici donc avec 4 filles à bord
pour une semaine. Après une intense séance de shopping pour les filles, nous
embarquons pour l'Anse Colombier, où nous les immergeons dans le calme et la
beauté des criques de cette île.
Une longue journée de navigation nous attend pour rejoindre Dog Island, au nord
d'Anguilla. L'alizé est fort aujourd'hui: 25 à 30 N. Nos invitées sont malmenées
par les vagues, les rafales, les embruns. J perd ses couleurs en passant devant
l'île de St Martin, puis blêmit quand on arrive sur Dog Island pour constater
que le mouillage est intenable. Nous repartons donc vent de face, pour atterrir
de nuit dans Road Bay, au GPS et au radar, sur l'île d'Anguilla.
Les jours suivants, nous visitons les îles minuscules de Sandy Island, Prickly
Pear, puis Little Bay et Crocus Bay (Anguilla) où chaque fois, le sable d'or,
la puissance de l'océan, les fonds coralliens ravissent notre équipage.
Mais la semaine se termine et nous devons retourner sur l'île de St Martin,
pour une visite de la ville de Marigot (coté français), où nos amies reviennent
à bord avec des sardines grillées. Un régal.
Lorette barre finement, aux penons
Puis navigation vers l'Anse Marcel, très jolie petite marina. Le soir nous mouillons
sous l'Ilet Pinel, à l'est de St Martin, où nous voyons "Trusquin", le fameux
ketch vert de nos amis Georges et Nathalie. Apéros et bons dîners a bord s'en
suivent, avant la dure séparation avec notre équipage, qui rejoint l'aéroport
Juliana de St Martin (coté hollandais), pour s'envoler vers Paris.
Depuis, nous sommes très affairés à l'entretien et réparations de Boisbarbu,
la longue et fastidieuse réparation de l'annexe (je maudis encore celui qui
me l'a détruite), le plein de nourriture, le courrier et la préparation de notre
traversée vers les îles vierges, que nous commenceront la nuit prochaine à 2
heures du matin, par ce que l'on appelle l'Anegada Passage, sur environ 80 milles.
C'est un grand tournant dans notre voyage (au sens propre, comme au figuré),
puisque nous inclinons notre route vers l'ouest, alors qu'elle était sud - nord
depuis 3 mois, nous allons découvrir les Iles Vierges, Puerto Rico, la République
Dominicaine, seuls à bord pendant ce mois d'Avril, et surtout nous quittons
un couple d'amis que nous avions rencontré à la Martinique, revu à la Guadeloupe,
puis à St Martin où nous avons eu de nombreuses occasions de se voir, de boire,
manger et rire ensembles : Georges et Nathalie, avec qui le "courant" est bien
passé, et qui nous ont aidé et soutenu par leur solidarité et leur générosité.
Evelyne et Gerard.